Les mots imposés

Avec “Les Mots Imposés”, nos invités disposent d’une minute pour s’exprimer sur un mot qu’ils découvrent juste avant de prendre la parole. L’exercice n’est pas simple. Il fait surgir une image mentale parfois étonnante et toujours pleine de saveur et de personnalité.  Nos invités, acteurs de la solidarité et de l’engagement en faveur des autres nous livrent ainsi chaque jour un peu de leur intimité, une sorte de pépite de pensées et de sentiments entremêlés qui viennent déposer un rayon de soleil et d’espoir au quotidien.

65 épisode(s), 1 saison(s).
2022-10-21 - 01:13 - episode 36
"Je vois toutes ces rues avec beaucoup de monde mais aussi des enfants qui font la manche ou qui essayent de vendre des choses aux coins des rues. Je vois aussi les favelas et ces toutes petites rues avec des gens qui ont le sourire. Je vois aussi la famille qui m’a accueillie pendant deux mois, dans leur petite maison, qui m’ont accueillie avec amour, et le café « ? », un moment qu’ils appréciaient beaucoup, c’est le goûter là-bas. Je vois ces églises aussi où il y avait beaucoup beaucoup de monde et ces gens qui étaient guéris et qui sautaient de joie en vivant leur miracle avec Dieu. Et puis je vois aussi beaucoup ces chaises en plastique blanches dans les églises, où ces chrétiens se réunissaient avec les moyens qu’ils avaient et ils étaient contents de ce qu’ils pouvaient vivre ensemble. Et puis le Brésil je vois aussi les belles plages, des grandes, des géantes plages avec des hauts buildings et à quelques mètres plus loin des rues avec beaucoup de pauvreté, des enfants qui traînent dans les rues." Avec Annenciel, artiste auprès des enfants. Suivez Annenciel sur les réseaux sociaux : https://www.instagram.com/annenciel/?hl=fr
2022-10-20 - 00:47 - episode 35
"C’est ce qui me fait bouger, ce qui me fait danser, ce qui me donne de la joie, mais aussi un moyen de communication avec mon Dieu, avec mon Père céleste. J’ai des moments où j’écris aussi, où j’écoute de la musique pour faire passer un message. C’est mon outil, un moyen de parler de Dieu aussi. Et puis la musique j’ai ces moments où avec mes enfants, le soir, avant d’aller se coucher, on met des bonnes playlists et on loue Dieu et c’est des moments que j’apprécie beaucoup, où on saute, où on danse. Des moments précieux à jamais." Avec Annenciel, artiste auprès des enfants. Suivez Annenciel sur les réseaux sociaux : https://www.instagram.com/annenciel/?hl=fr
2022-10-19 - 01:08 - episode 34
"J’ai grandi dans une famille d’agriculteurs à la campagne, et quand j’étais enfant, on allait régulièrement au poulailler pour nourrir les poules, pour ramasser les œufs, moi j’avais un petit peu peur des poules quand même parce qu’elles peuvent être vache. Mais quand même, j’allais remplir les abreuvoirs, distribuer le maïs, nourrir les poules, et même nettoyer le poulailler, c’était pas terrible mais ça faisait partie des taches qu’on partageait quand on était enfants, et je ne regrette pas d’avoir fait ça, parce que ça m’arrive régulièrement dans mes visites de projets en Afrique, de visiter des poulaillers, et même de transporter des poules : on m’a déjà offert des poules dans des villages, et heureusement, je sais quand même tenir une poule, donc je peux le faire, et je suis toujours très reconnaissante quand, dans un village, une femme m’offre une poule. C’est un cadeau qui est venu du cœur, c’est vraiment la poule du partage. Une poule c’est un immense cadeau. Et c’est toujours avec une grande reconnaissance que j’accepte cette poule et que, en général, on la mange le soir. Donc j’aime bien les poules." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, raconte des anecdotes amusantes sur le partage autour des poules et la symbolique du poulailler. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-10-18 - 00:47 - episode 33
"C’est celui que j’ai choisi de suivre quand j’étais enfant. Je suis née dans une famille chrétienne, j’ai grandi dans une famille chrétienne, où Dieu prenait pas mal de place. Je pense que je dois m’être convertie plusieurs fois mais je crois que ça arrive beaucoup aux enfants de famille chrétienne. Et depuis je ne l’ai pas lâché. C’est mon compagnon de route. C’est celui avec qui je marche. C’est celui qui me porte quand je n’arrive plus à marcher. Et ça m’est arrivé régulièrement dans ma vie, ça m’arrive de temps en temps. Je ne sais pas si c’est lui qui marche avec moi, ou moi qui marche avec lui, en tout cas on marche ensemble. Je ne vais pas le lâcher, et je sais qu’il ne va pas me lâcher non plus." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, nous retrace son lien avec Jésus. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-10-17 - 01:00 - episode 32
"J’aime bien cuisiner avec les autres, et j’aime bien cuisiner pour les autres aussi, j’aime bien accueillir dans ma maison, simplement, cuisiner des produits locaux, j’aime bien faire des choses très simples, mais surtout ce que j’aime, c’est manger avec les autres. C’est ça mon grand plaisir, c’est passer du temps, prendre un repas avec les autres. La nourriture c’est un moment de partage. Je suis dans une église qui pratique beaucoup les repas communautaires. Pour nos repas, on est une église assez multiculturelle on va dire, je suis en région parisienne, donc les églises, elles sont très colorées, et quand on a un repas, on fait toujours du riz, et chacun amène sa sauce. C’est pour nous une occasion formidable de vivre notre interculturalité, de manger la sauce qui vient du Congo, celle qui vient du Tchad, mais aussi celle qui vient d’Alsace, ou celle qui vient de Colombie. C’est un réel moment de partage." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, nous donne sa vision de la nourriture comme un outil de partage. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-10-14 - 00:56 - episode 31
"C’est celle où je vis, c’est celle que j’aime, c’est celle que j’ai envie de protéger. J’ai vu il n’y a pas longtemps un film qui m’a un peu découragée, qui disait que, en gros, tout est fichu, et qu’on est en train de courir à notre perte. Moi, la Terre, je l’aime, et je pense qu’on peut faire quelque chose, chacun à notre place, petit à petit, je crois que tout n’est pas fini, et qu’on peut chacun au quotidien poser des petits actes qui mis bout à bout vont faire qu’on va continuer à vivre sur cette Terre. Alors peut-être qu’un jour Dieu va complètement la refaire, je pense qu’il est capable de réparer tout plein de choses. J’ai l’espoir d’être un petit colibri avec tout plein d’autres petits colibris qui pourront faire de grandes choses, mais je crois aussi que Dieu peut réparer notre Terre." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, exprime son espoir quant à l'avenir de la Terre. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-10-13 - 00:57 - episode 30
"C’est mes racines, je suis fille de paysans et j’en suis fière. J’ai appris beaucoup de choses dans mon enfance avec ça, donc agriculture, ça évoque ma famille, mais ça évoque aussi une grande partie de ma vie au SEL, et de mes visites terrain, puisque très souvent, ça m’arrive de visiter des projets agricoles, puisqu’on a beaucoup de partenaires du SEL qui sont engagés dans des projets agricoles, dans le développement de l’agriculture, parce qu’en fait, l’agriculture c’est la base de la vie, produire la nourriture c’est super important. Il faut en produire assez, il faut le faire bien. L’agriculture c’est un gros défi, c’est beaucoup de travail, ça nécessite beaucoup de compétences, beaucoup d’équipement, beaucoup de formation. Moi, je suis fière des agriculteurs, ici ou là-bas, qui produisent notre nourriture pour chaque jour." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, défend l'agriculture, et le travail des agriculteurs. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-10-12 - 00:49 - episode 29
"J’ai devant moi le visage de Marthe Girard, qui est une de nos partenaires qui travaille avec des orphelins, et un jour j’étais avec elle en visite de la pouponnière, on rentrait, il faisait très chaud, on allait manger, on traversait le chemin en plein soleil, et tout à coup un homme arrive, s’approche d’elle, et lui dit : « Marthe, je voudrais que tu me parles de ton Dieu ». Là, elle m’a abandonnée, complètement, elle m’a dit : « tu rentres toute seule, moi, là, j’ai quelque chose d’important à faire, je dois parler avec cet homme, je dois parler de Dieu. » Et je suis rentrée toute seule. C’est nos partenaires au SEL, ils sont comme ça, quand ils doivent parler de Dieu, tout s’arrête." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, raconte une anecdote au Burkina Faso. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
RDC
2022-10-11 - 01:17 - episode 28
"C’est un pays où j’ai déjà été plusieurs fois avec le SEL, un pays dans lequel j’ai rencontré des personnes qui font un travail formidable, qui sont très engagées dans la lutte contre la pauvreté. J’ai trop d’images là qui arrivent dans ma tête. J’ai l’image de Kinshasa, qui est une ville où y a plein de monde, partout, des gens qui marchent partout, sur les bords des routes, des voitures, des véhicules, et puis des enfants, les enfants des rues, ou les enfants qui vivent dans la rue, qui sont en rupture familiale et qui souvent se suspendent derrière les voitures pour aller d’un endroit à l’autre, mais ces enfants quand même ont de l’espoir : je me rappelle d’un mini-camp de trois jours que j’ai fait avec des enfants de la rue et un de nos partenaires, qui s’appelle Bana Ya Kivuvu. C’était une mini-colo de trois jours où ces enfants de la rue venaient pour juste se poser pendant trois jours, pas être dans la rue. Ils n’avaient pas besoin de réfléchir pour leur nourriture, ils n’avaient pas besoin de se battre. Ils pouvaient juste se poser, discuter, avoir aussi des personnes qui les écoutent parler de leur souffrance dans la rue. Ils avaient ce qu’on appelle une écoute pastorale. Voilà, trois jours de repos pour les enfants de la rue, c’est cette image que j’ai de la RDC." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, nous expose son image de la République Démocratique du Congo. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-10-10 - 00:43 - episode 27
Je vais prendre ma retraite bientôt, ça c’est vrai, mais c’est pas à ça que ça me fait penser en fait. La retraite c’est vrai que c’est une période de la vie, c’est une étape, mais moi quand je pense à la retraite, je pense à Dieu qui est ma haute retraite. Ceux qui me connaissent bien savent que j’aime les psaumes, et pour moi le mot retraite, c’est d’abord ce refuge que j’ai en Dieu. Je ne sais pas vers où j’irai, mais j’espère que je vais rester blottie dans ma haute retraite. Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, nous donne sa vision de la retraite comme d'un refuge en Dieu. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
SEL
2022-10-07 - 00:59 - episode 26
"Évidemment ça m’évoque beaucoup de choses le SEL puisque je travaille au SEL. C’est facile, et y a une petite histoire que je raconte très très souvent. En visite terrain, quand je rencontre les bénéficiaires des projets, je leur dis toujours : on prépare ensemble une sauce ; en Afrique on mange souvent le riz, la pâte, le mil, enfin la boule, avec une sauce, et dans la sauce on met beaucoup de choses. On va mettre de la sauce tomate, des oignons, un bouillon, des petits carrés magiques. Quand on a de l’argent on va mettre un petit peu de viande, pas toujours, on va mettre du haricot. Et puis, y a une chose qu’on met très très peu, c’est le sel. Moi, ce que j’aime bien, quand on travaille avec des communautés bénéficiaires, c’est de mettre un petit peu de sel, mais jamais trop, surtout pas trop. C’est eux qui amènent tout le contenu de la sauce, qui amènent tous les ingrédients, et puis nous, grâce aux donateurs du sel, on amène un tout petit peu de sel." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, partage une anecdote à propos de l'association. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-10-06 - 00:57 - episode 25
"Ça me fait penser à la communication, à parler avec les gens, ça m’arrive régulièrement d’aller sur le terrain avec le SEL pour rencontrer les partenaires du SEL, et parfois les bénéficiaires, et souvent je commence par écouter, pas trop parler, pourtant j’aime beaucoup parler, mais quand on parle trop vite, on peut de temps en temps s’embarquer dans des choses qui sont pas bien comprises, et puis dire des choses qui vont pas faire sens. Écouter d’abord, ça limite déjà les quiproquos, les incompréhensions, les paroles qui sont à côté, les paroles qui vont après nous amener dans des histoires pas possibles parce que ça va pas être la bonne parole, ça va pas faire écho, ça va pas être le bon champ lexical comme on dit aujourd’hui, donc pour éviter les quiproquos on écoute d’abord, on se pose, on attend." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, nous parle des difficultés de communication qu'engendrent les quiproquos. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-10-05 - 01:11 - episode 24
"Je crois que c’est quelque chose que moi je vis en tous cas de temps en temps, pas trop souvent quand même. Mais quand je suis face à des situations où j’ai l’impression qu’on va jamais, jamais s’en sortir, parce que les choses sont tellement compliquées, parce qu’il y a une crise derrière l’autre… Des fois je suis découragée quand je pense au Burkina où on a tellement de partenaires qui font de belles choses dans le domaine du développement, par exemple, qui luttent contre la désertification, et puis tout à coup il y a l’insécurité qui fait que les paysans ne peuvent plus aller dans les champs, et là franchement je suis un peu découragée et puis je suis surtout en colère. Je ne sais pas contre qui, mais je suis un peu en colère, et dans ces phases de découragement j’ai envie de crier à Dieu pour lui dire « mais t’es où ? Et qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on fait face à tout ça ? » Et j’ai envie de prier avec les psaumes, j’ai envie de crier avec David qui dit à Dieu « là on est au fond du trou, quand est-ce que tu viens ? Quand est-ce que tu descends du ciel ? Quand est-ce que tu déchires le ciel pour venir au secours de toutes ces personnes qui sont en difficulté ? ». On a un grand Dieu, donc moi j’ai espoir, je sais qu’il nous entend." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, exprime son expérience du découragement. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-10-04 - 00:55 - episode 23
"Quand les partenaires du Sel nous sollicitent pour avoir un appui, ils montent un dossier projet. Quand ils construisent leur projet, le projet a d’abord des objectifs, c’est-à-dire par exemple, réduire le taux de morbidité dans une communauté locale, ou bien améliorer l’accès à l’eau, ça c’est l’objectif global. Et puis derrière, moi ce que j’aime beaucoup, c’est les résultats, ce qu’il va se passer : les enfants vont boire de l’eau propre, les enfants ne vont pas être malades. Et après il y a les activités qu’on va mener, parce qu’on a un objectif, c’est bien beau, mais pour arriver au résultat faut faire des choses. Et par exemple dans ce cas de l’accès à l’eau ça va être de creuser un puit, ou d’installer une pompe qui va permettre d’avoir de l’eau propre." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, nous parle des objectifs de l'association et de ce qu'ils impliquent dans les faits. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-10-03 - 01:04 - episode 22
"Devant mes yeux j’ai les images des paysans qui chaque jour sont au travail, combattent contre des choses qui ne sont pas toujours faciles. J’étais en République Démocratique du Congo récemment, et je vois les femmes entrain de sarcler leurs champs de manioc, voilà ça n’est pas facile, elles sont courbées, il faut se battre contre les mauvaises herbes, contre la pluie qui ne va pas tomber le bon jour on ne peut pas se battre. Mais en tous cas, c’est vraiment une lutte de chaque jour le travail qu’elles font dans les champs pour avoir une récolte qui va être bonne. Il faut aussi combattre contre les maladies qui vont arriver dans les champs, donc elles vont pour ça utiliser peut-être des insecticides qu’elles ont fabriqués, biologiques hein, ça existe. On a un partenaire qui fabrique ça avec des criquets écrasés. Bon, c’est un peu bizarre, mais ça marche. C’est le combat de chaque jour, je pense surtout aux paysans quand je pense au combat." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, nous donne un aperçu de ce que lui évoque le combat. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-09-30 - 00:52 - episode 21
"C’est un mot que j’aimerais prononcer souvent. J’aime bien être vainqueuse, j’aime bien avoir la victoire, ou j’aime bien plutôt que Dieu ait la victoire. Alors victoire, ça m’évoque aussi un chant : « Victoire au seigneur de la vie ». Ça m’évoque des personnes debout en train de chanter, dans un culte, au Togo je me souviens : plusieurs personnes qui chantaient leur joie de marcher avec Dieu qui les soutient au quotidien, dans leurs difficultés, leur lutte contre la pauvreté, parfois leur lutte contre la maladie, les luttes contre plein de choses qui ne vont pas comme il faut ; et puis qui affichaient aussi, qui disaient aussi, qui chantaient leur confiance en Dieu, qui est le Dieu des victoires." Véronique Lavoué, directrice des projets auprès du SEL, évoque sa conception de la victoire. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-09-29 - 00:50 - episode 20
"Ça m’évoque, étrangement, une idée finalement de solide, une idée de sol, une idée de terre. Être solidaire, c’est être solide ensemble. Permettre à des personnes qui ont des fragilités, des vulnérabilités à cause de différentes crises, à cause de la pauvreté, à cause de situations familiales compliquées, être solidaire avec ces personnes-là c’est leur permettre de devenir davantage solides. C’est quelque chose qui les construit pour l’avenir, qui leur donne un avenir qui est meilleur que le leur aujourd’hui. C’est ça pour moi la route de la solidarité, ou la route de la solidité." Véronique Lavoué, directrice des projets aurprès du SEL, offre sa vision de la solidarité. Site du SEL : https://www.selfrance.org/
2022-09-28 - 01:12 - episode 19
"Ça me fait penser au label église verte. Comme les labels AB qu’on peut avoir sur les produits bio à Carrefour. Ça montre un peu qu’on est dans une logique de consommation, parfois, par rapport aux églises : on veut que notre église soit bio, tout comme on veut des produits bio. Ce label représente la non-normalité d’avoir une vertu par rapport à l’environnement, ou du moins de rechercher cette vertu. Pour la petite histoire, le label église verte, on peut en avoir un dès qu’on s’engage à avoir une démarche écologique, mais pas forcément en ayant des résultats. Par exemple : avoir un chauffage qui ne dépense pas trop d’énergie, typiquement pas un chauffage au fioul, pour son église, ou essayer de limiter le gaspillage, essayer de faire des choses soi même, essayer d’avoir, par exemple, des images de la création de la nature dans les prêches qui sont faits dans les églises. Donc c’est plein de bonnes choses, ça me rappelle juste à quel point c’est dommage que ce ne soit pas une normalité." Le label église verte, discuté par Samuel Gruffaz, ambassadeur Arocha : https://france.arocha.org/fr/
2022-09-27 - 01:14 - episode 18
"Le mot proximité ça va nécessairement avec le mot commerce. Commerce de proximité. Souvent, quand on parle d’écologie, on dit qu’on va faire du local, on va faire du commerce de proximité, des circuits courts, etc. Les gens sont fortement attirés par l’idée de faire des choses qui sont proches d’eux, qui sont concrètes, qui sont palpables : « je sais d’où viennent mes légumes, etc… ». Y a un sentiment de fierté, aussi, qui est rattaché à quelque chose qui est proche de nous, local, mais c’est pas parce qu’on a un sentiment de fierté que c’est nécessairement la meilleure décision. Si vous mettez toutes les mêmes cultures au même endroit, si vous prenez tout le temps les mêmes choses et qu’il y a un accident à cet endroit-là, vous êtes plus susceptible d’avoir des crises et des problèmes liés au fait de mettre tous les œufs dans le même panier. Alors que, par exemple, quand on va prendre des choses qui sont un peu plus loin, on va avoir des relations avec l’extérieur, on va avoir plus d’ouverture, ça permet aussi de se confronter, d’avoir une certaine part de compétition qui peut être saine. Rester dans une certaine proximité, c’est un peu vouloir rester dans sa zone de confort." Une réflexion sur le sujet de la proximité, proposée par Samuel Gruffaz, ambassadeur Arocha : https://france.arocha.org/fr/
Foi
2022-09-26 - 00:49 - episode 17
"La foi, pour moi, c’est le choix de faire confiance pour avancer, c’est le choix de prendre quelque chose pour une vérité et de s’appuyer dessus pour avancer. Quand on dit par exemple « j’ai la foi – j’ai foi en Jésus », c’est que j’ai la foi de prendre Jésus par les deux épaules et d’essayer de faire une traction sur lui, dans le sens où c’est grâce à lui que je vais avancer, c‘est lui que je veux prendre dans mes bras, et c’est avec lui que j’ai envie de marcher. Et le mot foi, c’est entre autre ce grapin qui fait que je me saisis à lui et que je ne saisis pas autre chose." La question de la foi, du point de vue de Samuel Gruffaz, ambassadeur Arocha : https://france.arocha.org/fr/
2022-09-23 - 01:06 - episode 16
"Les messages adressés aux politiques, je pense que ça devrait être de construire une culture commune, qui soit basée sur l’écologie et sur la préservation des biens communs. Parce que la nature, c’est quelque chose qui peut rassembler plus que diviser : je verrais mal, par exemple, des partis se créer spécifiquement pour l’écologie, mais plutôt que chacun des partis puisse avoir un terrain d’entente avec les autres, et qu’il y ait une vraie coopération autour de ce sujet-là, plutôt que de chercher à se différencier en tant que parti par rapport à ce qu’on va dire en écologie pour être mieux que les autres, mais plutôt se demander quel est notre message commun sur l’écologie, et celui- là, on le conserve, puis après, ce qui est social, économique, normalement ça doit découler de nos engagements écologiques, et c’est un compromis qu’on doit faire et c’est comme ça qu’on va avancer plutôt que nous diviser." Une réflexion sur le sujet de la politique, proposée par Samuel Gruffaz, ambassadeur Arocha : https://france.arocha.org/fr/
2022-09-22 - 00:56 - episode 15
"Le mot climat, j’ai l’impression qu’il a tellement été utilisé dans les médias : « le dérèglement climatique », « le réchauffement climatique », qu’on a l’impression que c’est quelque chose de gros, mais qui finalement est assez loin de notre quotidien, tant qu’on n’a pas des catastrophes climatiques dans notre ville, comme il peut y en avoir en Afrique ou à d’autres endroits du monde, on a du mal à avoir une implication concrète de ce qu’est le climat, à part la pluie. Le mot climat a directement une connotation scientifique : on va regarder d’un point de vue neutre le temps, et comment il évolue, et notamment le réchauffement climatique, c’est le climat qui se réchauffe." LLe mot climat, décortiqué par Samuel Gruffaz, ambassadeur Arocha : https://france.arocha.org/fr/
2022-09-21 - 00:52 - episode 14
"J’avoue que le mot justice, c’est quelque chose qui est important pour moi en terme de concept : quand je fais quelque chose, c’est important que ce soit juste. Il y a d’autres choses qui me motivent, par exemple la confiance, la réciprocité, c’est des choses qui m’attirent plus que la justice au quotidien. Par contre, la justice, c’est quelque chose qui donne des contraintes à nos actions, et qui nous fait avancer dans les bons rails. C’est comme ça que je vois la justice. Et avec Arocha, pour moi c’est une manière d’avoir un cadre : quand on avance, on sait qu’on contribue un peu à la justice." Une vision de la justice, proposée par Samuel Gruffaz, ambassadeur Arocha : https://france.arocha.org/fr/
2022-09-20 - 01:02 - episode 13
"Acharnement, ça me fait penser aux moments où je me donne une mission, un devoir, n’importe quoi, et qu’en fait je continue là-dedans alors que personne ne me l’a demandé. Notamment, comme je le racontais un jour à un ami, j’avais essayé d’aider un SDF, j’avais vraiment voulu lui donner, l’accompagner, et en fait je me suis acharné sur lui pour l’aider, le sortir de la misère, et ça n’a pas marché, et personne ne m’avait demandé de faire ça. Je pense qu’il ne faut pas être dans l’acharnement mais plutôt dans la persévérance, au sens où l’acharnement, il y a une notion de « on prend plein d’obstacles, il y a plein de raisons de ne pas le faire mais on continue », et dans la persévérance je vois plutôt qu’on a une très bonne raison de le faire, et on s’en rappelle." La notion d'acharnement, explorée par Samuel Gruffaz, ambassadeur Arocha : https://france.arocha.org/fr/
2022-09-19 - 01:08 - episode 12
"La planète, ça me fait penser à quand je regardais Gulli quand j’étais petit, et qu’il y avait un logo de planète qui était en train de tourner. Dans cette émission de Gully, on nous montrait beaucoup de panneaux solaires, d’éoliennes, « voilà, on fait de l’énergie verte, de l’énergie renouvelable ». Aussi, un truc qui m’avait marqué, c’est qu’ils disaient qu’on dépensait beaucoup de papier à l’école, et qu’on allait remplacer la papier par des tablettes, et qu’on allait faire des choses super écologiques parce qu’on n’aura plus de papier. Maintenant, quand je vois les tablettes, que ma petite sœur a des tablettes, je me dis : « on y est maintenant », mais en fait ça n’a réglé aucun problème. Aujourd’hui, tel que je perçois la planète, c’est comme quelque chose qui me dépasse un petit peu, et les panneaux solaires, les éoliennes, j’ai compris que j’avais raison de pas croire que ça allait sauver la planète, mais que ce serait plutôt une organisation humaine qui soit bienveillante." Une petite pensée au sujet de la planète, exprimée par Samuel Gruffaz, ambassadeur Arocha : https://france.arocha.org/fr/
2022-09-16 - 01:21 - episode 11
"Reconnaitre ses fragilités c’est une grande étape dans nos vies personnelles pour avancer. De pouvoir travailler sur nos fragilités de différentes manières, des fois au sens psychologique ou spirituel. De pouvoir les remettre aussi à plus haut que soi, à celui qui nous dépasse et qui nous aime. Et puis fragilité, c’est celles aussi des personnes qu’on rencontre qui sont touchées par des crises, des bénéficiaires de telle ou telle action, des gens qui ont perdu des repères dans leur vie parce qu’il y a eu la guerre, parce qu’il y a une crise financière comme au Liban où on perd vraiment ce qui faisait le quotidien, le sens du quotidien. Donc on rencontre des gens qui ont des fragilités, d’un coup les larmes arrivent, et puis des fois de la joie d’être soutenu quand même… L’important c’est de répondre par la dignité de notre regard, la considération, de pas avoir de rapport condescendant, au contraire de se sentir humain avec eux. Dans la bible il y a cette expression « pleurer avec ceux qui pleurent, rire avec ceux qui rient », pas avoir ce sentiment de sauveur, de toute puissance, qui est faux, qui est de l’idolâtrie, qui est se mettre à la place de Dieu quelque part, et au contraire être dans l’humilité, parce qu’on est soi-même fragile, on ne peut pas répondre à toutes les crises, toutes les choses, mais on a notre part à faire. Reconnaitre sa fragilité pour être ouvert à ceux qui vivent une fragilité c’est important." La question de la fragilité, explorée par Mathieu Busch, directeur d'Action Chrétienne en Orient : https://action-chretienne-orient.fr/
2022-09-15 - 01:20 - episode 10
"J’ai eu une vocation assez jeune pour devenir pasteur quand j’étais lycéen, autour de mes quinze ans comme ça, sans trop savoir ce que ça allait amener. Quand on est adolescent une vocation qui se découvre c’est très enrichissant, épanouissant, après on fait des études, on fait des expériences, et fréquemment on se demande « mais qu’est-ce qui fait sens ? Est-ce que mon sens se renouvelle, le sens de ma vocation, de mon ministère de pasteur ? ». On rencontre beaucoup de difficultés, il y a moins de monde au culte, les églises chez nous, sécularisées, etc… Et finalement en venant à l’action chrétienne en Orient, il y a trois ans, quelque part ça m’a redonné du sens aussi dans ma vocation. Il y a cette ouverture vers d’autres églises qui ont aussi d’autres difficultés, qui pourtant m’apportent beaucoup aussi par leurs témoignages, leur engagement, l’expression de leur espérance, leur ténacité, ça me nourrit, ça me redonne aussi du sens à moi, dans mon travail. Je sais pourquoi je travaille, je sais qu’il y a des personnes là-bas qui comptent sur nous, qu’il faut témoigner ici, récolter des fonds, partager des temps de prière, des temps d’information. Pour moi ça fait sens, sens aussi d’une histoire, puisqu’on est dans les cent ans de l’Action chrétienne en Orient, d’avoir retracé l’évolution de notre association sur cent ans, on a vu que ça avait beaucoup de sens, et ça vous aide aussi voilà, tous les jours quoi." Le sens, aux yeux de Mathieu Busch, directeur d'Action Chrétienne en Orient : https://action-chretienne-orient.fr/
2022-09-14 - 01:20 - episode 9
"Quand je pense à peur et au Proche-Orient je pense à la première fois où je suis revenu en 2018 en Syrie, et le passage de la frontière entre le Liban et la Syrie, et je me suis dit « est-ce que je fais pas une connerie quoi ? Est-ce que je ne suis pas en train de rentrer dans le royaume des morts, que je mets pas ma vie en danger, est-ce que ça vaut le coup en fait ? ». Et puis la surprise aussi d’entendre le bruit des combats. À l’époque j’étais à Damas, les avions russes bombardaient les banlieues où il y avait les rebelles, notamment islamistes ou même Daesh et d’autres, et de m’dire « ben là il y a des gens qui meurent à trois kilomètres et puis moi je suis là dans un p’tit hôtel, à rencontrer des personnes », ça m’a vraiment perturbé. Et puis d’entendre comme ça les explosions en continu durant les nuits que je passais là-bas, c’est impressionnant le bruit de la guerre, et puis en même temps, de manière très étonnante, c’était donc en 2018, les gens avaient déjà sept ans de guerre derrière eux, habitués à entendre ces bruits-là et à avoir une vie normale dans une atmosphère anormale. C’était vraiment étrange, mais finalement on s’y habitue très vite. C’est assez fascinant, perturbant, j’ai pas du tout eu cette même peur en revenant deux fois en Syrie en 2019. Finalement quand je suis avec des gens là-bas qui me reçoivent, je n’ai plus peur en fait." La peur liée au Proche-Orient, une expérience proposée par Mathieu Busch, directeur d'Action Chrétienne en Orient : https://action-chretienne-orient.fr/
2022-09-13 - 01:19 - episode 8
"C’est permettre à une personne de grandir, de s’épanouir, de s’instruire, de trouver un peu son chemin vers son propre accomplissement. C’est fondamental de pouvoir aider chaque génération à grandir de la meilleure manière possible, et c’est vrai que dans des situations de crises un peu extrêmes : la guerre en Syrie, la crise au Liban, la pauvreté en Egypte ou autre, de pouvoir agir pour des enfants c’est quelque chose je pense qui est très réjouissant, parce que les enfants aussi lorsque l’on s’occupe d’eux avec bienveillance, on a tout de suite un retour de joie, de bonheur, de motivation. J’ai visité il n’y a pas longtemps des écoles pour enfants syriens réfugiés au Liban, créée par une église protestante ; quand on les voit dans ces centres éducatifs qui sont là pour leur permettre d’avoir les bases de l’éducation et de pouvoir raccrocher un jour à une école plus formelle, plus normale, pour leur donner cette chance de ne pas rester dans la pauvreté, ou la proie de fanatismes ou de discours sans culture, etc… c’est vraiment important de pouvoir agir pour un maximum d’enfants, notamment les filles, qui sont défavorisées dans certains pays, quand on peut le faire, c’est magnifique." L'importance de l'éducation, pour Mathieu Busch, directeur d'Action Chrétienne en Orient : https://action-chretienne-orient.fr/
2022-09-12 - 01:16 - episode 7
"Aujourd’hui c’est un mot à la mode pour pas dire foi, pour pas dire religion, mais il y a quand même dans ce mot de spiritualité le terme d’esprit. Alors pour moi en tant que chrétien c’est l’esprit de Dieu, de Pentecôte qui nous réunit malgré les différences : différentes appartenances, différentes manières de voir le monde. On essaye de partager une spiritualité dans l’Action chrétienne en Orient, qui ne s’attarde pas à mettre le point sur les différences, au contraire. Il y a des fois des partenaires qui sont plutôt d’expression évangélique, d’autres qui sont plutôt protestants classiques, d’autres plutôt réformés ceci etc… C’est relativiser ces choses-là, parce que quand on prie ensemble, d’un coup on est en communion, et c’est fort. Pour nous ça fait notre identité parce que si on en reste àl’aide matérielle, aux flux financiers, aux choses comme ça, on perd notre identité, on perd un peu ce qui fait aussi qu’on va plus loin que les rapports financiers qui, des fois, mettent les gens dans des déséquilibres : ceux qui donnent, ceux qui reçoivent. Or dans la spiritualité on est tous ensemble enfants de Dieu, on se reconnait frères et sœurs, on est dans la réciprocité, on reçoit autant qu’on donne." Le terme spiritualité expliqué par Mathieu Busch, directeur d'Action Chrétienne en Orient : https://action-chretienne-orient.fr/
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